Déclaration des intellectuels et personnalités publiques dans l’affaire Schmidt contre l’avenir de la BiH
Déclaration conjointe en 12 points
des intellectuels et personnalités publiques dans l’affaire Schmidt contre l’avenir de la Bosnie-Herzégovine (BiH).
- Les intellectuels, personnalités publiques, la communauté universitaire, les organisations non gouvernementales, y compris l'Association des Intellectuels Indépendants – Le Cercle 99 – ainsi que la majorité des citoyens ne sont pas contre l'institution du Haut Représentant, mais bien contre la politique qu’elle mène et son impact sur l'avenir démocratique de la Bosnie-Herzégovine.
L'actuel Haut Représentant pour la Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt, n'agit pas conformément au mandat qui lui a été conféré. Avec sa politique globale de mise en œuvre du volet civil de l'Accord de Paix de Dayton en Bosnie-Herzégovine, et notamment lors des interventions suivantes, M. Schmidt a dérogé aux pratiques démocratiques du monde moderne:
- sur la loi électorale en Bosnie-Herzégovine le soir des élections (en octobre 2022) en la modifiant en faveur des velléités ethnocenttriques, et au détriment du système constitutionnel et politique civil de l'État,
- en suspendant la Constitution de la Fédération de Bosnie-Herzégovine pendant 24 heures (en 2023),
- en s'opposant à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme Slaven Kovačević contre la BiH.
Christian Schmidt provoque à terme d'énormes dommages à tous les citoyens, à l'État de Bosnie-Herzégovine, aux acquis de l'Union européenne (UE) ainsi qu’à la communauté internationale.
- En tant que Haut Représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt soutient et défend une politique ethnocentrique rétrograde et destructrice, tant dans ses rapports à la politique intérieure/extérieure de la BiH qu'en collaborant avec les autorités ethnocentriques. Il doit donc être remplacé.
- Christian Schmidt, en menant une politique ethnocentrique en Bosnie-Herzégovine, conduit les citoyens de Bosnie-Herzégovine à un isolationnisme politique mutuel, à la discrimination systémique, à la ségrégation, aux inégalités constitutionnelles et juridiques, à la méfiance mutuelle d'une part, et pousse les citoyens, d’autre part, à pratiquer un scepticisme rampant :
- quant à la possibilité d’élaborer une nouvelle Constitution,
- quant à l’avenir démocratique de l'État,
- quant à la poursuite d’une vie meilleure et prospère pour tous les citoyens.
- Puisque l'arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme Kovačević contre la Bosnie-Herzégovine abolit la discrimination constitutionnelle, juridique et politique dans la Constitution actuelle de la Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt, en s'opposant à ce jugement agit de manière anti-européenne, empêchant la Bosnie-Herzégovine et ses citoyens d’avancer vers des normes démocratiques modernes, vers l’égalité juridique et politique dont tous citoyens des pays de l’Union européenne devraient jouir.
- Christian Schmidt produit de l'euroscepticisme parmi les citoyens selon la nécessité de renforcer les valeurs prônées par l’UE avec les conséquences suivantes :
- cela alimente le désespoir chez les citoyens de BiH,
- cela écarte l’option citoyenne prônée par l’Union européenne,
- cela relativise les efforts déployés par les autorités de Bosnie-Herzégovine pour remplir les conditions d'entrée de la Bosnie-Herzégovine dans l’UE.
- En intervenant dans les décisions prises par la Cour européenne des droits de l’homme dans l'arrêt Kovačević contre la Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt :
- exerce une pression politique sur la Cour Européenne des droits de l’homme,
- provoque le scepticisme à l’égard de la Cour Européenne des droits de l’homme,
- donne l’impression que cette Cour rend ses arrêts sous la pression du monde politique, en l’occurrence, sous la pression du Haut Représentant, et sous la pression politique de la Croatie en tant que membre de l’UE.
- Ce n'est pas un mystère que Christian Schmidt, en Bosnie-Herzégovine, met en œuvre les programmes politiques hégémoniques et néocoloniaux de la Croatie et de la Serbie, et agit davantage comme leur Haut Représentant secret que comme le Haut Représentant de la Bosnie-Herzégovine.
- En tant que « Haut Représentant » de la Croatie en BiH, Christian Schmidt, suite aux modifications qu’il a apportées à la loi électorale en Bosnie-Herzégovine instaure :
- la territorialisation ethnique de la Fédération de BiH, créant ainsi la base électorale pour l’établissement d’une troisième entité croate en Bosnie-Herzégovine,
- une discrimination ethnique en raison des inégalités dues au poids du vote des Croates de BiH par rapport à celui des Bosniaques, des Serbes de BiH, etc.
- En tant que « Haut Représentant » de la Serbie en BiH, Christian Schmidt :
- ne prend pas de mesures conformes à son autorité contre les représentants des autorités de l’entité Republika Srpska responsables d'irrédentisme et de séparatisme,
- ne considère pas la Déclaration du Parlement panserbe comme un document juridique anti-bosnien et anti-Daytonien.
- Cristian Schmidt ne conteste pas que la Constitution de la Bosnie-Herzégovine soit discriminatoire suite au verdict rendu par la Cour européenne des droits de l’homme. Mais il effraie la Cour européenne des Droits de l’Homme afin d’entraver la mise en œuvre concrète dudit verdict en BiH.
- En s'opposant à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme Kovačević contre la Bosnie-Herzégovine, Christian Schmidt annule indirectement tous ses jugements rendus contre la discrimination constitutionnelle des citoyens en Bosnie-Herzégovine, rejette l’autorité des jugements dans leur application concrète sur le terrain et les déclare préjudiciables aux intérêts de la Bosnie-Herzégovine. Ainsi :
- il remet en question tous les arrêts déjà valides de la Cour européenne contre les discriminations ethnique, politique et constitutionnelle des citoyens en Bosnie-Herzégovine,
- il maintient les inégalités politiques, constitutionnelles et juridiques des citoyens contenues dans la Constitution actuelle de la Bosnie-Herzégovine,
- il protège et gèle tous les avoirs d’ECA (Eentreprises Criminelles Associées / Associated Criminal Enterprises, déjà jugées par le tribunal de La Haye) contre la Bosnie-Herzégovine,
- il met sur un même pied d'égalité ceux qui défendent les intérêts de la Bosnie-Herzégovine avec ceux qui les agressent,
- il entretient indéfiniment le statut quo de guerre,
- il tolère, promeut et incite au chantage politique et à la violence dans les relations politiques internes en collaborant avec les forces politiques qui souhaitent nuire aux intérêts de la BiH.
- Les États membres du PIC (Conseil de mise en œuvre de la paix /Peace Implementation Council) pour BiH, ne parviennent pas à un consensus sur une participation de Christian Schmidt à la Cour européenne des droits de l’homme contre le verdict de première instance dans l’affaire Slaven Kovačević contre la Bosnie-Herzégovine.
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Sarajevo, le 25 octobre 2024.